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vehicle connected or mobile telematics, guide to decide

Véhicule connecté vs smartphone, quel outil de mesure du risque routier choisir ?

17/07/2023 • Valentin Juillard

Introduction

Le futur de l’automobile se dessine progressivement avec l’augmentation du nombre de véhicules connectés. L'exploitation de leurs données ouvre une multitude d’opportunités aux fournisseurs de services : maintenance prédictive, assistance connectée et dialogue en temps réel entre les véhicules et les infrastructures routières environnantes.

Progressivement, certains secteurs, comme celui de l’assurance auto, vont évoluer. Certains assureurs sont déjà attentifs aux opportunités et aux bénéfices liés aux véhicules connectés. Ainsi, Axa anticipe une “révolution à venir côté assurance auto”, avec en point d'orgue la démocratisation de l'assurance auto connectée.

Ces promesses peuvent amener à croire que le véhicule connecté est l’unique moyen d’améliorer la mesure du risque, et qu’il rendra obsolète les autres technologies. Pourtant, il est peu probable qu’une seule technologie réponde à l'ensemble des besoins des assureurs et de leurs clients. 

Cet article compare le véhicule connecté et le smartphone sur des composantes importantes pour le succès d’une assurance connectée : la capacité à toucher un public large, l’accès à la donnée, la mesure d’indicateurs corrélables avec le risque routier et la possibilité de faire de la prévention.

L’objectif est de mettre en évidence les atouts et les limitations de chaque technologie. Les assureurs auront ainsi toutes les cartes en main pour choisir la technologie qui conviendra le mieux pour offrir des offres d’assurance automobile connectée à leurs clients.          

Renouvellement du parc automobile 

Selon les estimations les plus récentes, les véhicules connectés représentaient 29% du parc mondial en 202, et environ 24% du parc européen. Le véhicule connecté constitue donc une frange minoritaire de la flotte automobile en circulation.

Compte-tenu du rythme d’adoption du véhicule connecté, il faudra attendre 2030 pour que leur proportion augmente de manière significative. C’est à partir de cette date que la quasi-totalité des nouveaux véhicules vendus seront connectés, selon McKinsey. Par conséquent, la perspective d’un parc européen 100% connecté représente un horizon lointain. Surtout si on considère que l’âge moyen d’un véhicule privé est d’environ 12 ans dans l'Union européenne.

Dans ce contexte, que peuvent faire les assureurs qui souhaitent moderniser leurs offres d’assurance ? Attendre 2030 ou 2040 pour proposer des produits d’assurance connectée ? Et quid des nouveaux services d'assistance ou de prévention ? Certains assureurs ont déjà trouvé la solution et entamé leur transition. Ils modernisent leurs offres d’assurance grâce à la télématique smartphone.   

Le smartphone est une boîte à outil qui offre l’opportunité d’accéder à des données comparables à celles du véhicule connecté : vitesse, direction de déplacement et coordonnées GPS. 

Cependant, la télématique smartphone se distingue sur plusieurs points : 

  • C’est une technologie mature et éprouvée par des dizaines d’assureurs en Amérique du Nord et en Europe.

  • C’est une technologie universelle qui permet à tous les automobilistes, qu’ils soient possesseurs de véhicules anciens ou récents, d’accéder à des produits et services d’assurance connectée.

  • C’est une technologie qui mesure toutes les formes de mobilité (automobile, vélo, tram, bus…). 

Les assureurs qui souhaitent se lancer dans l’assurance connectée ont donc un outil performant et générateur de valeur à leur disposition. En proposant des produits et des services connectés dès maintenant, les assureurs gagneront en maturité data plus rapidement. Cela facilitera la transition à venir vers de nouveaux modèles assurantiels basés sur l’usage et/ou le comportement.

Normalisation et coût de la donnée

Les véhicules connectés sont équipés de centaines de capteurs destinés à analyser leur environnement et leurs déplacements. Parmi les données mesurées, certaines d’entre elles servent à évaluer le risque routier. C’est notamment le cas de la vitesse, de la localisation, des capteurs d’accélération ou encore de la pression des pneumatiques. D’autres données, comme la consommation de carburant ou le niveau d'usure de certaines pièces, sont utilisées pour améliorer la maintenance du véhicule.

Toutes ces données sont collectées et stockées par les constructeurs automobiles. Leur accès à des tiers n’est pas encore une évidence et aucun standard n’existe pour permettre une opérabilité fluide entre les différents acteurs de la chaîne de valeur. Concrètement, cela signifie que chaque constructeur possède un système de gestion des données destiné à optimiser ses services mais ces systèmes n’ont pas vocation à être accessibles à d’autres acteurs.

Par conséquent, les assureurs qui souhaitent exploiter les données des voitures connectées sont confrontés à deux défis d’ampleur : la normalisation de la donnée et le coût d’accès à la donnée. Bien que des intermédiaires proposent des solutions de normalisation et de distribution des données, le coût demeure un frein. 

Au-delà de ces problématiques, l’émergence d’un cadre de normalisation des données des véhicules connectés est difficile à envisager en raison des fortes disparités légales entre les pays. Que faire alors ? Une nouvelle fois, la télématique smartphone se positionne comme la solution pour surmonter ces difficultés. Tout d’abord, les capteurs du téléphone collectent des données aussi riches que celles des véhicules connectés : 

  • vitesse

  • cap

  • élévation

  • coordonnées

Ensuite, les données récoltées par le téléphone sont suffisamment précises pour établir le niveau de risque d’un conducteur, en se basant sur les indicateurs suivants : 

  • la mesure du comportement de conduite : sécurité, écoconduite et distraction

  • la détection d'événements critiques : accélérations fortes, freinages brusques, manipulations du téléphone et accidents

  • l’évaluation du contexte routier

  • l’estimation de la consommation de carburant, des émissions de CO2, et de l’usure des pneumatiques

En outre, le téléphone apporte deux niveaux de mesure du risque : 

  • l'évaluation du risque du véhicule assuré

  • l’évaluation du risque du conducteur qui conduit le véhicule assuré (et potentiellement d’autres véhicules)

Pour résumer, voici les mots d’un directeur commercial belge ayant lancé un produit d’assurance basé sur la télématique smartphone :

Today, I know virtually nothing about the driving behavior of my policyholders: Nothing!. If the use of this smartphone technology allows me to know 90% of their driving behavior, that will be 90% more than I know today. If I can increase this to 100% with a black box, it will provide only a little more insight while it will cost much more. So, we are not looking for the technically perfect measurement. And that is the reason we went for the smart-phone sensor data”.

Mesure du comportement conducteur pour l’évaluation du risque

Les données issues des smartphones, ou des véhicules connectés, constituent des informations à même de rééquilibrer l’asymétrie d’information qui caractérise la relation assureur-assuré. En effet, ces deux technologies fournissent des indicateurs factuels similaires comme le temps de conduite, la distance parcourue ou encore la dynamique du véhicule.

Cependant, le smartphone collecte certains signaux fortement corrélables avec la sinistralité routière qui échappe aux véhicules connectés. C’est notamment le cas de la distraction de conduite engendrée par l’utilisation du téléphone au volant.

Grâce à la mesure de plusieurs indicateurs comme l’état de l’écran, les changements d’orientation du téléphone ou le canal audio actif, le smartphone identifie différentes formes de distraction comme : 

  • la lecture d’un message

  • la manipulation pour passer un appel ou répondre à un appel entrant

Cet indicateur est critique puisque la Sécurité Routière estime que la consultation d’un message au volant entraîne la multiplication par 23 du risque d’accident.

Actuellement, aucun véhicule n’est en mesure de détecter ou mesurer l’utilisation du téléphone au volant. La télématique smartphone utilise l’objet à l’origine de la distraction pour mieux l’évaluer et la contrer grâce à la sensibilisation du conducteur.

Prévention et accompagnement du conducteur

Le smartphone n’est pas uniquement un capteur de déplacement, c’est aussi et surtout un moyen simple et direct pour engager le conducteur.

Actuellement, les véhicules connectés permettent des interactions plutôt restreintes avec les conducteurs. Ainsi, le niveau de risque peut être réduit par des modes de conduite assistés ou délégués. Cependant, il n’existe pas de rétroaction avec l’assuré. Le véhicule connecté ne lui indique ni ses points forts ni ses défauts et ne lui partage aucune indication pour mieux conduire.

Grâce à sa nature interactive, le smartphone entretient une relation directe et fluide avec le conducteur. La télématique smartphone ouvre de nouvelles perspectives aux assureurs : 

  • Ils peuvent mener des campagnes de prévention et de sensibilisation à grande échelle. Dans ce cadre, les interactions générées sont asynchrones et ne perturbent pas la conduite. Les conseils de conduite sont ainsi disponibles uniquement à la fin d’un trajet. 

  • Ils peuvent engager leurs conducteurs en leur proposant de prendre part à des challenges de conduite. A la fin de chaque challenge, les assureurs sont en mesure d’identifier les participants qui ont le plus progressé, ainsi que ceux qui ont le mieux performé. Ces informations permettent de suivre avec précision l’évolution du comportement de conduite d’un portefeuille client. 

La mesure du niveau de conduite et de la progression basées sur les données sont similaires à ce  que proposent les applications de fitness ou de nutrition. Les utilisateurs retrouvent donc des mécanismes d’engagement auxquels ils sont déjà habitués et qu’ils apprécient.

Le smartphone renouvelle donc la relation entre l’assureur et l’assuré en introduisant des échanges directs et réguliers entre les deux parties. Avec une  application mobile, un assureur se dote d’un outil de prévention et de médiation qui lui permet d'engager l’ensemble de ses assurés. A contrario, le véhicule connecté ne permet pas d’introduire des mécanismes d’échanges élaborés, sauf à envisager des développements techniques complexes et coûteux.

Conclusion

Le smartphone et le véhicule connecté sont deux technologies à forte valeur ajoutée pour les acteurs de l’assurance. L’analyse de quatre composantes importantes pour bâtir une assurance connectée montre que le smartphone est un outil mature et immédiat pour les assureurs prêt à franchir le pas.

Le véhicule connecté est lui aussi une option solide mais qui, malgré la richesse des informations collectées, présente des défis qui n’ont pas encore été résolus : généricité, coût d’accès aux données et population équipée.

La télématique smartphone a déjà dépassé ces problématiques:

  • c’est une technologie éprouvée,

  • elle permet un accès direct et abordable à la donnée,

  • elle capte des informations que les véhicules ne peuvent pas encore mesurer (distraction de conduire, conduite de plusieurs véhicules, multimodalité)

  • et son atout principal réside dans la capacité à faire de la prévention (coaching, challenges de conduite).

Les assureurs ont donc tout intérêt à lancer des produits d’assurance connectée basés sur la télématique smartphone. Ceux qui attendent que les véhicules connectés soient assez matures pour entamer la modernisation de leurs offres perdent un temps précieux pendant que leurs concurrents gagnent en expertise data et renouvellent leur relation clients en s’engageant pour leur sécurité.

Si vous envisagez de lancer une offre d’assurance auto connectée rapidement, le smartphone apparaît donc comme la meilleure option. C’est un moyen simple et abordable pour appréhender les données de conduite et les intégrer dans les modèles de tarification.
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